[Exploration, PV Ward] Les grandes cavernes

-Si, je t'assure que ça sonne creux...

Dit Nelvar en auscultant le mur de fer avec le petit marteau qui lui servait à vérifier les réflèxes de ses patients lorsqu'il était encore sur Terre. Ward le raisonna pour la millième fois, mais cette fois notre homme ne voulait rien entendre. Après avoir encore frappé plusieurs petits coups réguliers, il se décida à enlever la paroi.
Ils se trouvaient dans une grotte qui donnait sur la plage où ils avaient débarqué. Ils l'avaient trouvée par hasard et l'avaient estimée assez grande pour contenir leur matériel. Ils avaient démantelé les pièces intérieures du bateau et s'en étaient servi pour recouvrir chaque centimètre carré de la grotte plutôt vaste, de manière à la rendre plus habitable. Ils avaient ensutie déménagé tout le mobilier, machines comprises, et avaient fini par équiper la grotte en chauffage et en électricité avec le réseau de fils et de tuyaus du bateau, ainsi qu'avec les panneaux solaires qui se situaient sur le toit de la cabine de manoeuvrage. Malgré tous ces retraits de matière, le bateau était en état de flotter et possédait encore ses planchers, ce qui donnait un navire dépouillé de trois étages, ammaré avec une corde et un poteau de bois, il pouvait bien servir à quelque chose un jour. Les deux personnages habitaient ce petit laboratoire de fortune depuis quelques années déjà. Ils avaient vaguement exploré les environs mais ne voulaient pas être découverts par les habitants de ce monde étrange. Ils s'étaient contentés d'exercer leur pouvoirs et de les développer sur des cobayes pris dans la nature de Noa. Mais depuis peu, il y'avait plus de trafic sur la planète qu'auparavant. En effet, Nelvar avait été voir d'où venaient ces étranges bruits qu'ils avaient entendu récemment, et il avait découvert le camp des explorateurs. Ward en déduisit qu'il s'agissait d'une armée. Une armée humaine. Les deux scientifiques avaient décidé de rester cachés, car malgré qu'ils soient portés disparus, les Hommes se souvenaient peut-être d'eux, et de leurs découvertes terrifiantes.

-Bon, je vais arracher cette foutue paroi et voir ce qu'il en est.

S'exclama Nelvar en attrapant un pied de biche et un fer à souder. Le métal ne résista pas bien longtemps, tout comme la petite plaque de roche cristallisée derrière le fer.
Nelvar avait raison, cela sonnait creux. Et quel creux ! Une grotte gigantesque s'ouvrait sous leurs yeux. Elle s'enfoncait en dessous du niveau de la mer et semblait faire plusieurs hectares de surface.

-Eh bien, tu vois, mon cher Ward ! j'avais raison...

Argua-t-il d'un ton triomphant. Allons explorer ça, veux tu ?

Ward était assis en tailleur sur la table d'opération en regardant Nelvar s'acharner sur le mur de la grotte, il fronça les sourciles et finit par s'allonger se disant qu'il ne trouverait rien. Erreur quelques rabachages et minutes plus tard, un bruit d'éboulement se fit entendre et Ward se leva en sursaut. Il se dirigea vers Abraxas qu'il fixa avec étonnement. Il s'approcha de la brèche et là il scruta les environs d'un air ahuri.

-Eh bien, tu vois, mon cher Ward ! j'avais raison...
-Oui bon ça va... j'aurai pu le deviner tout seul!
-Allons explorer ça, veux tu ?
-Euh...hum, il regarda l'air inquisiteur de Nelvar. Bon d'accord!

Ils enjambèrent la paroie et, SURPRISE, il glissèrent...
En bas du "tobogan", les deux coéquipiers se levèrent en alerte se fixèrent un long moment, ébêtés. ils scrutèrent enfin l'environnement, dans l'obscurité de la caverne seul le scintillement des gigantesques pillones d'emmeraude éclairé les lieux. Les murs étais quant à eux recouverts de différents diamant qui eux aussi brillaient de mille feux.

Ils avancèrent sur le sol glissant qui lui était une fois de plus recouvert d'un minerai étrange, de la matière noire... mais pas de la roche non, elle dégageait une énergie étrange cependant Ward se garda bien de partager cet opinion avec Abraxas et ils continuèrent à s'enfoncer dans les profondeurs fantastiques de cette caverne dont ils n'étais pas prêt de voir le bout...

-C'est mou, ça colle, c'est dur, ça glisse....grrrr.

Cela devait faire une heure que les deux collègues marchaient, quelque fois les couloirs bifurquaient et ils perdaient communication quelque minute puis les deux chemins se rejoignaient et les explorateurs racontaient ce qu'ils voyaient. Pour sa part, William n’avait plus rien à raconter sur son corridor qui devenait de plus en plus rasoir : on passait de murs d’emmeraude à des petites fissures de matière noire épaisse qui tachaient les habits et ainsi de suite… Le « liquide solide » jonchait le sol et affluait en colonnie dans la même direction et en effet, et pour le plus grand soulagement de Ward, à la sortie des tunnels la colonnie d’Abraxas et celle de William se rejoignirent en un gigantesque lac dans le quel nos deux hommes faillirent plonger.

-Il était temps ! Lança le plus jeune dans une exclamation de soulagement. Bon maintenant passons aux choses sérieuses, je vais analyser au mieux cette matière et j’en ramènerait un peu au labo pour finir les recherches.

Il passa devant Nelvar et s’agenouilla à proximité du lac noir, Il ôta ses gants et trempa la main gauche dans la matière puis en ressorti en épaisse pâte noire, il mis l’index droit dedans et il se concentra.

-C’est bien ce que je me disais camarade, cette matière a une conscience et elle change de structure à volontén, tantôt les molécules se regroupent et c’est solide, tantôt elle se disperse et c’est liquide…intéressant ,vraiment… Avec ça on pourrait construire des choses très résistante.

Il sortit de sous sa cape un petit flacon et il y glissa un peu de la substance miracle. Il se releva puis sourit à Nelvar…Voyons que celui-ci ne réagissait pas, William dit :

-C’est bien joli tout ça mais…que fait-on maintenant ?

Ce lac noir semblait gigantesque. A mieux y regarder, Nelvar entreaperçevait des formes effilées et des lumières vacillantes en son centre, mais c'était peut être le fruit de son esprit dérangé. Il regarda rapidement aux alentours et crut bon de faire le tour de cette gigantesque étendue de matière noire. Il enjoignit Ward de le suivre :

-Mmh... Bonne idée, nous pourrons en faire des usages multiples quand tu auras compris toutes les facettes de cette curiosité. Je te propose de marcher sur la rive jusqu'à trouver autre chose d'intéressant et s'il n'y a rien de plus, nous rentrerons et nous aviserons de la suite des évènements.

Il restait quelque chose qui tracassait le Sir.

-Dis moi, mon ami... N'as tu pas remarqué des formes au milieu de ce "lac" ? J'ai cru voir à plusieurs reprises des espèces de baraques délabrées... Avança-t-il en commençant à marcher sur la rive.

-Mmh... Bonne idée, nous pourrons en faire des usages multiples quand tu auras compris toutes les facettes de cette curiosité. Je te propose de marcher sur la rive jusqu'à trouver autre chose d'intéressant et s'il n'y a rien de plus, nous rentrerons et nous aviserons de la suite des évènements.

*Reste à voir comment rentrer....*

- Dis-moi, mon ami... N'as tu pas remarqué des formes au milieu de ce "lac" ? J'ai cru voir à plusieurs reprises des espèces de baraques délabrées... Avança-t-il en commençant à marcher sur la rive.

Ward qui était perdu dans ses pensées sursauta quand Nelvar pris la parole.
Il scruta l'horizon intensément et se concentra...ah tiens oui... en regardant bien il se passait quelque chose au loin, des éclats de lumières et des ombres dans la brume.

-Si mon cher, on dirait bien que si... Malgré l'âge vous êtes toujours aussi perspicace! Euh hum désolé, marmonna-t-il en voyant l'air mécontent du Sir.

Ils pressèrent le pas pour découvrir ce qui se cachait à l’autre bout de la rive. Ils arrivèrent enfin en plein dans le brouillard, on entendait juste le crépitement des bulles de matière noire qui éclatait. Les deux aventuriers avancèrent encore puis la brume se dispersa petit à petit et ils distinguèrent enfin l’endoir où ils se trouvaient. C’était une allée de terre, certainement une prolongation de la rive et sur les côté des maisons délabrées construites au-dessus de la matière noire à l’aide de pilotis où l’on pouvait distinguer à l’intérieur des lumières. Puis soudain, un bruissement se fit entendre et les deux hommes se retrouvèrent encerclés par de petites créatures au corps squelettique et dotées de longues oreilles qui parlaient entre eux avec une petite voix aigue dans un dialecte inconnu.

Ward fit un pas en avant en toussant légèrement et à son plus grand étonnement le cercle de créature s’agenouilla et baissa la tête.

Nelvar se demandait quelles étaient ces choses étranges qui semblaient être tenues en respect par Ward. Il tenta de dialoguer avec l'un d'eux, prix au hasard, par télépathie :

*-Pourquoi vous agenouillez-vous ?* Cette "phrase" s'était formulée toute seule. Ce n'était pas des mots que Nelvar envoyait dans le pauvre esprit de cette créature, mais des images et des notions universelles, qui ne tenaient pas compte du langage des interlocuteurs.
*-Tête d'Emeraude est le prophète... Nous devons l'adorer... A genoux à genoux à genoux... à genoux...*

Nelvar prit la parole en s'adressant à Ward :

-Mon cher camarade, je communique avec ces choses, et on dirait qu'elles te prennent pour un dieu, elles font le rapprochement entre l'émeraude et tes cheveux... Je vais tenter d'en savoir plus.

Il se tourna à nouveau vers les gobelins étranges :

*- Dis à tes camarades que ... "Tête d'Emeraude" est un prophète venu vous guider.*

Le gobelin parla d'une voix rauque, très différente de celle de ses camarades, cela était certainement dû au fait qu'il était en transe. Il baragouina des mots incompréhensibles, et les créatures s'agenouillèrent à nouveau devant Ward avant que l'un d'eux, plus costaud que les autres, pointe Nelvar du doigt en hurlant des imprécations dont le sens échappait au Sir. Les autres le suivirent dans son délire gentillet et se rassemblèrent autour de Nelvar en hurlant. Il se sentait offensé.
Il tenta de communiquer a nouveau avec celui auquel il avait parlé, il sentit la colère dans son esprit et en déduit qu'ils le prenaient pour un impie ou quelque chose dans le genre. Il décida de calmer leurs ardeurs : il désigna celui qui avait lancé l'émeute et lui intima l'ordre hypnotique de se noyer dans la matière noire. Ce qu'il fit avec empressement, ses mouvements étaient devenus mécaniques et il se déplaçait tel un pantin en répétant le même mot plusieurs fois, avant de tomber dans la mélasse pour ne plus jamais en ressortir. Les autres gobelins eurent un air apeuré et se massèrent en un petit tas le plus éloigné possible de Nelvar. Ils devaient éviter le combat au maximum, et se faire respecter par ces créatures du mieux possible.

Ward regarda avec stupéfaction les talents de persusasion de Nelvar, la noyade de la pauvre petite créature lui arracha tout de même un sourire sadique. Mais trêve de plaisanteries, son collègue était dans une mauvaise passe et il fallait intervenir et user de sa présumé autorité. Il prix une grande bouffée d’oxygène et se rua en avant en criant :

-Stoooooooooooooooooooooohohohoohooooop !

VLAM ! William se retrouva sur le ventre en traind’écraser une pauvre créature sur laquelle il avait tribuché. A ce même moment il sentit un faible courant electrique lui traverser de sa main jusqu’au cerveau, il se releva et regarda sa main. Incrusté dans sa paume se trouvait un petit fragment d’emmeraude, il essaya de l’enlever mais la pierre semblait coincée, il tira de toutes ses forces et au paroxysme d l’effort i lferma les yeux et tout à coup des images defilèrent devant lui puis en un éclair la pierre se détacha de sa main il eut alors l’impression de tout connaître de ce monde souterrain y compris… son dialècte ! Il puisa dans son nouveau savoir et en sortit une phrase mal accentué de ce fameux langage :

-Laissez le tranquil, Nelvar est le pillié de votre grand prophète et un puissant mage que rien ne peut arrêter !

Nelvar, qui s'apprêtait à noyer tous ces impies un par un, fut très surpris par la phrase de Ward, qui était sortie en langue gobeline et non en anglais. Il parla d'un air agréablement surpris :

-Hummm, tu apprends vite, camarade !

Il ne savait pas exactement ce qu'avait dit Ward, mais les créatures s'étaient dispersées à nouveau et piaillaient des mots inconnus à Nelvar, visiblement sur un ton d'excuse, car ils agitaient leurs mains squelettiques devant leur visage en signe de pardon. Nelvar les calma d'un revers de main, et ils cessèrent aussitôt. Ces choses allaient être faciles à gouverner...

-Mon cher Ward, demandes-leur, veux-tu, si ce ramassis de cabanes est leur seul lieu de vie, ou bien s'il existe quelque chose de plus... regardable dans ces cavernes.

Demanda-t-il à son comparse, car il n'appréciait pas ces habitations sommaires.

Ward regarda la scène assez content de lui à vrai dire, le compliment de Nelvar le fit sourire de plus belle et la question qui suivit le fit grimacer. Il réfléchit intensément mais rien à faire il ne se souvenait déjà plus de cet alphabet étrange…bon, apparemment c’était l’émeraude qui lui avait donné ce savoir, il le ramassa et un nouveau flot d’information le pénétra. Il garda la pierre serrée dans sa main puis il reprit la parole dans la langue des gobelins :

-Peuple souterrain, votre Prophète veut savoir ce qu’est votre petit village et s’il ce n’est là que votre seul lieu de vie ! Dit-il d’un air hautain.
-Oh grand Prophète, répondit la plus grande des créatures en avançant. Ce baraquement est le poste de garde de la Ville d’Emeraude. Si vous voulez, nous pouvons vous y emmener !

Ward approuva d’un signe de tête et la créature se mit à crier sur ses congénères qui vinrent former un cercle autour de William pour l’escorter jusqu’à cette « ville ». Le petit cercle avança en poussant légèrement leur Prophète qui avança lui aussi.

-Et bien Abraxas, que fais-tu ? Tu restes ici ou bien tu viens visiter la ville avec moi ? Demanda-t-il à son ami d’un air souriant.